Une nouvelle réglementation thermique va bientôt s’appliquer aux constructions résidentielles. Quels sont les changements à prévoir pour les futurs propriétaires de maison ?
Si le calendrier est encore à prendre avec précaution, les contours purement techniques de la RT 2020 – ou RE 2020 pour Réglementation Environnementale – commencent, eux, à se préciser. A quelques mois de son entrée en vigueur, on en sait beaucoup plus sur les véritables enjeux de cette norme à laquelle tout constructeur de maison à Vannes (Morbihan), Angers (Maine-et-Loire) ou La Rochelle (Charente-Maritime) devra se conformer, comme partout en France.
Parce que rien ne part jamais de rien en matière législative, signalons que les nouvelles prescriptions thermiques à mettre en œuvre succèdent à un autre référentiel introduit en 2013 dans les textes officiels sous le nom de RT 2012, toujours valide à ce jour. A partir du 1er janvier prochain (une date encore indicative), la RE 2020, qui conserve les grands principes généraux de sa devancière et en partagent les mêmes objectifs initiaux tout en les dépassant, prendra le relais -c’est en fait déjà le cas depuis 2018 pour les bâtiments publics -. Afin de mesurer l’impact opérationnel et budgétaire de ces directives, il convient au préalable d’en cerner la nature et de comprendre les évolutions concrètes qu’elles impliquent.

Maîtriser les coûts de construction

Tout d’abord, la RE 2020 intègre dans ses prérequis le concept de construction à énergie positive : tous les bâtiments qui répondent à ce critère sont capables de produire, à partir de sources renouvelables et naturelles (panneaux solaires, solutions géothermiques, ventilation, cuves enterrées pour récupérer et stocker les apports hydriques) plus de chaleur, d’eau ou d’électricité qu’ils n’en consomment. Les normes, plus strictes, prennent aussi en compte les performances globales de la maison liées à l’efficacité de son isolation, l’optimisation de sa conception bioclimatique (orientation plein sud), de sa structure (toits, murs, fenêtres), jusqu’à l’empreinte carbone des matériaux employés dans sa construction.
Nous ne nous risquerons pas, ici, à fournir des indices précis, une phase de simulation, conduite par l’Etat, étant toujours en cours pour fixer des niveaux de consommation réglementaires : mais l’objectif ambitieux de la RE 2020 est de diviser par deux – voire trois – les dépenses d’énergies primaires générées par ces nouveaux habitats et de réduire « significativement » leurs émissions de carbone. C’est aussi dans cette logique que le ministère de la transition Ecologie et Solidaire entend vouloir encourager « une transformation progressive des techniques du BTP, des filières industrielles et des solutions énergétiques » afin de maîtriser le coût de construction d’une maison.
Certains professionnels du secteur font déjà preuve d’innovation pour proposer des prix plus compétitifs : cette stratégie, qui passe notamment par la rationalisation de leur fonctionnement et de leur modèle, vise notamment à établir en circuit-court un lien direct avec la clientèle (absence d’intermédiaire et de commerciaux) et à limiter leur frais de structure, de marketing et de publicité.
Après une phase de concertation qui sera menée printemps 2020 pour « analyser les effets de la nouvelle norme RE 2020 sur les matériaux utilisés, les modes constructifs et les différents métiers du bâtiment », la publication des textes réglementaires définitifs devrait être effective au cours du quatrième trimestre, annoncent les services de l’Etat.
